+ hello world, i'm your wild girl. i'm your cherry bomb.
Tu pues le sexe Clare. Dans un sursaut, elle échappa un cri de terreur. Bon dieu ce qu'elle lui avait fait peur. T'es con Billie. Clare sortait tout juste du bureau de Mr Jacobson et sa tenue en avait fait les frais: cheveux allure saut-du-lit, chemisier à peine reboutonné, elle ne venait sûrement pas pour lui apporter une tasse de café et ça se voyait. Mais elle n'avait rien à craindre, son amie ne posait pas de question, elle ne le faisait jamais, elle s'en fichait bien de sa relation avec le grand manitou. Parce que c'est ce à quoi elle était réduite: la stagiaire qui se tapait l'un des directeurs. Par bien des miracles, les deux folles du rez-de-chaussée ne s'en étaient pas encore rendu compte, et tant mieux, car si cette relation éclatait au grand jour, son secret également. Et elle ne pouvait se le permettre. Elle vivait bien le fait de devoir mentir à tout le monde et prétendre être une fille à des années lumières de qui elle est vraiment, mais c'était la fin de sa courte carrière de comédienne assurée si elle n'était même pas capable de jouer les potiches. Mais surtout la fin de celle de Mr Jacobson, un homme assez puissant qu'elle n'avait point envie de se mettre à dos. Tous comme le procès qu'il était fort capable de lui coller aux fesses pour harcèlement sexuel sur lieu de travail. Comme si ce n'était pas lui qui l'avait attirée dans son lit (sur son bureau ?) le premier... Pause café ma petite ? Clare n'eut le temps de répondre qu'un grincement de porte se fit entendre. Ça peut attendre en fait. Ni une ni deux, Billie prit ses jambes à son coup et repartie à ce qu'elle savait faire de mieux: bricoler la photocopieuse. Ah les joies d'une vie de stagiaire! T'oublieras pas ce petit Milan bébé, il ne m'inspire pas confiance... Son souffle chaud caressait sa nuque, ses bras imposants entourant son petit corps frêle. L'espace d'un instant elle ferma les yeux et se laissa aller à son corps à la fois musclé et protecteur, n'en restant pas moins tendre. Puis des bruits de pas étrangers résonnèrent au bout du couloir et elle se dégagea fermement de son étreinte, reprenant une attitude plus professionnelle. Le dossier sera prêt lundi comme convenu Mr Jacobson. Un petit clin d'oeil, une caresse de l'avant-bras au passage, et Clare ré-endossa sa couverture de stagiaire invisible. Coucher avec son patron, c'était si cliché, mais si bon, si dangereux. Cependant, une ombre au tableau ternissait l'air : Milan.