âge vingt deux années qui n'ont pas servis à grand chose physiquement. vingt deux années lourdes mentalement. vingt deux années violentes et insensées. vingt deux. date et lieu de naissance californie. dans les bas-fonds crasseux dont les gosses de riches ignorent l'existence. statut social belle question. statut familial son père est mort dans un accident de voiture alors qu'il conduisait en état d'ivresse et a tué avec lui deux autres personnes, dont une petite fille de deux ans qui était dans la voiture qu'il a percuté, le jour de sa mort, la mère de pippa était encore enceinte. elle est décédée lors de l'accouchement et pippa a été placée dans un foyer d'orphelins du coin, laissant comme seul héritage son prénom à sa fille. Pippa a été tout d'abord adopté par plusieurs familles qui l'ont très rapidement ramenées (on s'demande pourquoi). Puis, il y a eu les Fitzgerald. Ce père de famille violent et constamment bourré qui passait le clair de son temps à tabasser la pauvre jeune fille qui avait trop peur pour le dire à quiconque. Après trois ans, les Fitzgerald l'ont ramenés eux aussi au foyer et elle a finit par se faire prendre par une famille de richards, les Ivanova qu'elle fréquente très peu. nationalité californiaaaaa, here we cooooooome. origines françaises. métier/étude stagiaire offensive mais sensible en graphisme, au service communication caractère violente + blessée + secrètement sensible + attachante. groupe le latte.  crédit someone on tumblr.

manies et habitudes Pippa-Clay est un poème sauvage, un poème qui crie des mots qui lui échappent, des mots qu’il ne connaît même pas, mais qu’il utilise pour se jouer aux stars. Pippa-Clay, c’est le poème qui vous dira qu’il s’appelle Pippa. Pas Pippa-Clay. Parce que Pippa-Clay, c’est « un putain de nom à rallonge qui sert à rien », pas qu’elle ait quoique ce soit contre le prénom que lui a légué sa mère. Pippa, elle vous dira de ne pas l’approcher, de ne pas se permettre tout écart de tendresse avec elle, c’est parce qu’elle est frustrée et dévasté par son flagrant manque d’amour. Elle en a besoin d’amour ! Qu’importe la manière dont elle le nit. Si jamais vous trouvez un moyen de sortir qu’elle est « bonne », elle vous mord sur toutes les parcelles visibles de votre corps et plus loin encore. Elle préfère être comparé à un mec qu’à une fille. Il y a plusieurs choses qu’elle a du mal à accepter, et sa conception du monde est pire qu’horrible, mais malgré ça, on s’y adapte à cette fille violente qui ne tarde pas à aboyer et qui sait faire peur aux gros bras de la ville. Elle ferait tout pour prouver qu’elle n’a besoin de rien ni personne pour être, mais si c’est faux. Elle peut même se faire croire qu’elle n’a pas besoin d’amour, et ça, c’est une sacrée blague. Pippa ne se maquille pas. Ne porte pas de jupes, ni de robes. N’est pas du genre à dire bonjour à tout ses collègues avant de se mettre à jober et la question qui reste toujours poser, c’est « finalement, elle cherche à attirer l’attention, ou pas ? ». Il ne faut pas lui en vouloir, c’est son passé tumultueux qui la persécute, persuadée que ses parents, qu’elle n’a jamais connu, ne l’aimait pas. Elle n’avouera jamais être proche de qui que ce soit, être amoureuse encore, c’est le sommet de l’Himalaya. Si elle se défonce, se blesse volontairement, crie sur tous les toits et se débrouille pour faire des choses proscrites par la loi, c’est surtout pour donner un petit sens à cette vie qui finira toujours par la destination finale, après tout. Pippa-Clay, c’est une salope qui crache sur tout ce qui bouge. Une salope qui est traumatisée par quiconque met sa main sur elle. Les attouchements ? Oubliez. Elle vous sautera dessus telle une lionne et vous déchirera le visage avec ses griffes empoisonnées. C’est expliqué par Mr. Fitzgerald, un parmi tant de personnes qui l’ont adoptée et remmenée à chaque fois. Ce petit bonhomme qui, une fois bourrée venait tabasser la pauvre fille, au point de la transformer en… chair à pâté ( ? ) Au final, elle attacha une certaine affection à cette douleur, ces bleus, ces blessures, à un tel point qu’Adriel, son ellenesaitpasquoi, l’appelait « hématome ». Elle l’aurait tabassé pour ça, mais beaucoup plus fort qu’elle, il aurait détourné son geste pour la prendre dans ses bras, comme il a toujours fait. Elle jure tout le temps, pour éviter de dire le fond de sa pensée. En fait, c’est une petite plume qui se prend pour un poids lourd alors que le moindre coup de vent la prendrait avec elle.

+ time is money, business is business.
La nuit est noire et le vent si froid frappe mon corps frêle et mal-nourri, je ne veux pas rentrer à la maison, ils s’engueulent, c’est clair. Qu’est-ce que je fais là ? Le crime même c’est de croire que je suis à ma place, du coup, je suis probablement une meurtrière, d’assassiner cette personnalité que j’essaye de fuir. Je suis pas bonne. Je suis même pas mûre. Pourquoi les hommes me regardent de cette manière, avec leurs yeux pervers et la bosse dans leur pantalon ? C’est de l’excitation ? Merde. Je ne veux pas faire cet effet là, je suis une lycéenne, une lycéenne fortement perdue. Perdue dans les rues. Qu’est-ce que je fais là ? C’est pas ma famille, ça, il faut que je m’en aille… Mais où ? Je n’ai nulle part où aller, je fais pitié, je sais. Le foyer ! Je me mets à courir dans mon short en jean et mon survêtement déchiré sur le haut de mes épaules maigrichonnes. Je n’ai pas d’amis. Mais il y a Adriel. C’est pas mon ami, j’peux pas avoir d’amis. Mais il est là, quand j’ai besoin de… Il est là. Paf. Paf. Paf. Paf. Mes chaussures sales, pleines de boues, fouettent le sol à coups violents, tel un père qui frappe sa fille, et je cours. Je cours à en être essoufflée, comme poursuivie par une autre moi. Celle qui pleure. Faut pas qu’elle me rattrape, putain. J’ai besoin d’un cœur, j’ai pas de cœur, c’est quoi, ça ? Hum. J’arrive plus à respirer comme il faut, ma poitrine n’arrête pas de se soulever brusquement et irrégulièrement, merde. Je regarde la porte du foyer des orphelins et je tente de me calmer malgré moi. Courir, ça m’fait un truc. Je dirais que ça me fait peur, mais rien ne me fait peur, c’est pas de la peur, c’est de colère. Pourquoi j’ai couru ? Putain de merde. J’entre doucement dans l’immeuble, marche lentement. Paf… Paf… Paf… Paf… J’envisage d’enlever mes chaussures avant de répartir ma crasse partout dans le foyer. « Hey, Pippa-Clay ! » Je me tourne dans un léger sursaut avant de froncer les sourcils. C’est cette dame qui m’a donné aux Fitzgerald, je la déteste, je la hais et je la tuerais bien ! J’ai envie de fuir, de courir encore, elle va me poser des questions, putain… J’veux pas répondre. La vérité, c’est que c’est trop difficile. Ils vont tous me prendre pour une mytho. Tous sauf Adriel. Adriel comprend la vérité, d’ailleurs, il n’y a que ça qu’il comprend, il peut être bête de fois. « Pippa. C’est Pippa. » Elle ne se donne même pas la peine de feindre, et me regarde de haut en bas. Mon état n’a pas changé depuis que j’ai quitté le foyer, elle a cru que j’me mettrais à porter des robes ou ce genre de truc ? Que j’essaierais de me peigner les cheveux ou jeter « un coup d’œil dans le miroir avant de sortir » comme elle dit ? Je m’en fous de toutes ses apparences, après tout, je suis qu’une grosse merde dont personne ne veut. Même pas ces maudits Fitzgerald. Ce maudit Fitzgerald et sa pauvre femme. Elle me fait de la peine. Je fais un pas en arrière pour bien la toiser, l’analyser du regarde voir à quel moment elle se décidera à ouvrir la bouche et entreprenant en même temps de chercher une issue pour prendre la fuite si jamais les questions deviennent corsées. « Hum. Tout va bien dans ta nouvelle famille ? » J’ouvre grand les yeux et m’accroche contre le mur du premier couloir derrière moi, je sens un fort coup de pied dans ma poitrine, vers la gauche. Instinctivement et par pure idée de protection, je donne un deuxième violent coup moi-même pour apprécier la douleur que ça peut me donner et constater. La douleur. C’est plus rien. C’est mon putain de vécu et je l’ai affronté. Voilà tout. Elle me regarde, je sens dans ses yeux qu’elle se demande quel bon jour elle arrivera à me comprendre. Jamais. Personne ne me comprend. Sauf moi et, éventuellement, Adriel. « Ma… Ma quoi ? » Et merde, cette affreuse boule dans la gorge. Sans demander quoique ce soit d’autre de la part de ce démon de femme, je dévale le couloir, la laissant sans voix, jusqu’à la chambre d’Adriel, espérant en secret qu’il soit là, sinon je passerais la nuit dehors. Je ne veux pas rentrer. J’ouvre la porte en fusée, risquant même de la casser et les cinq personnes me regardent effarées. Oh putain. Il y a Adriel, trois autres garçons et une fille. C’est-à-dire, les quatre autres personnes avec qui est Adriel dans cette magnifique chambre crasseuse, quatre autres personnes que j’avais totalement oubliées. J’entre. Je dis pas bonjour, ni rien. Ils me regardent comme un extraterrestre. « Tu nous avais pas dis que t’avais une meuf, et qu’elle était si bonne Adriel… » Quoi ? Extraordinairement, la colère emplie les traits de mon visage auparavant frustrés. L’autre pote acquiesce et le troisième, qui sort sûrement avec l’autre fille là bas n’ose rien dire. Oh il ne sait pas à quel point il fait bien. Sans même que quiconque n’eût le temps de s’en rendre compte, mon point avait déjà violenté la bouche de ce mec qui en dit trop. Je le regarde avec mépris. Je regarde le sang qui coule. Je le regarde porter sa main à sa bouche. Je regarde son dégoût et je lui crache dessus. « Je suis pas sa meuf. Et je suis pas… bonne. Connard. » Je me tourne vers Adriel qui semble être indifférent à la scène, trop habitué à mes réactions. Il est carrément couché sur le bas du lit superposé de gauche, tranquille. Je sors, les poings sérés en grommelant encore un « Putain… » Je m’adosse sur le mur, à côté de la porte et sors une clope de ma poche. C’est interdit. Je m’en fous. Il sort maintenant. Ah ! Il sort quand même ! Bénit soit le nom de Dieu ! De toute façon, ça aussi je m’en fous. Il pouvait rester à l’intérieur. J’allais fumer et m’en aller. Il m’arrache ma clope, merde, je le sentais trop venir ça, fait chier. Je ne dis rien, c’est rare, c’est beau. Je sers les dents. Il m’énerve des fois, à sa façon. C’est beau. C’est chiant. « Tu devrais pas fumer, tu sais, c’est pas bien. » Je suis pas bien. Tout le monde s’en fout ! Même moi. Même moi ! J’ouvre grand la bouche pour soupirer. J’arrive pas à comprendre, à un tel point que ça me met hors de moi. Comment il me fait ça ? Pourquoi ? J’avale ma salive, il me regarde, il est patient avec moi. Il est patient avec tout le monde. Sûrement pour trouver une bonne raison de tolérance face à son incroyable paresse. Je suis moi. Personne ne me change. Il veut me changer ? Il veut me changer ! Non. Il ne veut pas me changer. Il s’en fiche totalement. C’est le cadet de ses soucis. Il n’en a même pas des soucis ! Il se fiche du monde, c’est Adriel. « Personne ne s’inquiète pour moi Adriel ! Rend moi cette putain de clope. » C’est qu’une clope. C’est qu’une clope. Il n’a pas le droit de s’inquiéter pour moi. Pour qui il se prend ? Il a cru que je m’attendrissait rien que pour ça ? Il fait nuit. Le couloir pu la nicotine, ou autre chose… Les Fitzgerald ne s’inquiète pas. Il n’y a qu’Adriel pour ça. Putain. Il m’agace. Normalement, je devrais avoir envie de partir merde. Il m’énerve encore plus à chaque seconde. « JE m’inquiète pour toi MOI. Je ne suis pas personne. » Il se prend pour qui, grr. J’arrive pas à dire un mot à part ce grr qui me gifle la gorge. Il jette la clope par terre et marche dessus. PUTAIN ! Je l’ai volée celle là !  J’ai presque risqué ma putain de vie qui ne sert clairement à rien pour cette clope et il vient de l’écraser parce que soit disant il s’inquiète, je fonce vers lui, j’veux le taper, mais rapidement il attrape mes deux poings. Il m’énerve, il m’énerve ! Alors, il me sert dans ses bras et ça, ça me déchire. Violemment. C’est comme ça, c’est toujours comme ça. Je recule, percée dans ce côté de gauche de la poitrine. Il me regarde. « Ne fais plus jamais ça ! » Mais il recommence à chaque fois.


J’avais dormi dans le couloir du foyer, j’avais pas envie de dormir avec ce nounours d’Adriel, il m’aurait pris dans ses bras. J’aime pas cette sensation, cette drôle de chaleur qui t’envahi à t’en perforé l’âme. On ne me fait pas ça à moi. Il aime bien enfreindre mes règles l’Adriel, mais pour cela qu’est-ce que je peux bien faire ? Il retourne toujours les situations, il m’énerve. Bref. Le matin venu, il fallait que je détale rapidement avant que Mme Chesterfield ne vienne encore m’harceler de questions, où m’attirer des problèmes là où il n’y avait pas lieu d’en avoir. Les problèmes, je les aimais bien, des fois… Tout dépendait de leur catégorie et de leur conséquence. Il y avait toujours une ou deux lois à enfreindre, moi, j’ai finis par comprendre qu’étant donné qu’à la fin on finira tous par mourir, autant se défoncer un max et profiter de l’occasion. Je fais ce que je veux. Ma liberté n’a pas de limite et rien que pour elle, je suis prête à me battre. « Tu n’as pas dormi ici » Je sursaute. Sa voix est grave, son ton est calme et stressant. Il ne me regarde même pas. Mr. Fitzgerald. Non. Je n’ai pas dormi ici, merci j’avais remarqué. J’entreprends un pas en arrière pour dégager et retourner d’où je viens, mais il tourne soudainement la tête et son regard me saisit violemment. J’ai peur. Il est la seule chose dont j’ai peur. Pourtant, ses yeux sont d’un bleu tellement beau, il gâche horriblement toute beauté cachée en lui, pourquoi ? Je vois sa femme pencher la tête depuis la porte de la cuisine. Oh mais ouais ! Elle n’a pas de quoi se gêner, j’peux même lui passer du pop corn si elle veut, putain… Il se lève soudainement, comme il a l’habitude et moi je recule instinctivement. « Si tu veux savoir, je n’ai JAMAIS été d’accord contre cette idée de prendre un paquet chez et une putain de bouche à nourrir en plus ! » Une claque, une bonne. « LE PIRE ! C’est qu’on est tombé sur une saleté ! » Je tends l’autre joue, avec un sourire mesquin aux lèvres. Il fronce les sourcils, intrigué, mais me gifle quand même, et apparemment, il n’y a que quand je passe mes mains sur mes joues rouges qu’il tend un léger sourire machiavélique. Sa merde de femme ne réagit pas. C’est pas une mère ça, j’ai jamais attendu d’elle qu’elle soit une mère de toute façon, j’ai pas besoin d’une mère moi. « Ah ouais vous être propre, vous, c’est clair. » Et je lui crache dessus. Sans se ménager, il m’attrape par les cheveux et me jette sur le mur de l’autre côté. Je grimace amèrement. C’est bien. C’est bon. Ma tête, putain. Je suis là. Je vis, encore. Il regarde sa femme, je ne sais pas pourquoi. Il n’a pas l’air de l’aimer. C’est juste un bouche-trou, il a pleins de putes qui viennent quand madame n’est pas là, le pire, c’est que madame est au courant mais n’ose pas broncher. Elle a peur de subir le même traitement que moi, voilà tout. Elle ne sait pas ce qu’elle rate en tout cas ! Il vient me trouver, presque inerte avec tout ce sang sur ma nuque et m’attrape par le menton, alors qu’il tente de menacer, je lance un violent coup de genoux dans ses deux noix de coco avant de prendre la fuite, à pieds, courant jusqu’au foyer. J’ouvre la porte en trombe. Merde. Mme Chesterfield. « NOM DE DIEU ! Qu’est-ce que tu es encore aller te faire jeune fille ! Assieds-toi là, tout de suite. » Quoi ?  M’asseoir. Elle s’inquiète, elle ? C’est depuis quand ça, je soupire, puis, ça se transforme en toussotement et le liquide rouge au goût de fer glisse doucement sur mon menton. Je suis moche, je dois être horrible. Mais je me sens bien, tellement bien. Je suis totalement ailleurs. J’ai peur pour Adriel, s’il me voit, il va faire son truc là encore, il va s’inquiéter… Il va me prendre dans ses bras et il va me dire que tout va bien. Non. J’ai horreur de ça. Pourtant, ça a l’air d’être son jeu préféré, ça me fend le cœur. « Il m’a frappé, encore… Vous savez quoi ? Tout ça c’est de votre faute espèce de, raaaaah, putain de merde. C’est VOUS, rien que VOUS. Laissez-moi tranquille, vous avez cru que vous pourriez me toucher ou quoi ? Sale sorcière, encore heureux qu’il ne m’ai pas tué, hein ? Heureux pour vous ! J’aurais passé mes putains de nuits de fantômes à vous hanter, s***pe. » Je cours, je cours, je cours, où je vais ? Je ne me donne même pas la peine de la regarder, elle doit être sidérée. Rien à foutre. Je cours. Et je m’arrête dans le couloir, devant la porte. Le couloir qui pu la nicotine et les autres substances frauduleuses qu’on ose caché dans « une simple clope » Je m’agenouille, me recroqueville, j’arrive pas à croire que j’ai tout raconté. Je me sens libérée d’un poids, ils vont me poser des questions et je vais revenir au foyer, je vais rester avec Adriel quoi. Je souffle un bon coup et je ferme les yeux. Quand je me réveille, je suis couchée, sur un lit, propre, moins de douleur, merde. J’écarquille les yeux, où je suis ? Pas chez les Fitzgerald ! « Hey… » Il était doux, il était trop doux. Avec sa tête de nounours et ses cheveux… Ses cheveux, on peut facilement croire que quelqu’un y avait lancé un pétard. Mais ça lui allait bien… Il se réveilla de cette manière là, il s’en dormait comme ça aussi… Il ne cherchait pas à séduire quiconque, mais ça avait son charme, sans même qu’il ne s’en rende compte. Adriel, c’était en quelque sorte l’être parfait pour moi. Pas pour son entourage, pas pour les gens qui le fréquente. J’veux dire, qu’être lui, c’est tellement plus simple. Il s’en fiche de tout. D’une manière tellement libre. Il est libre. J’veux être comme lui. Il assis à côté de moi et sa tête est dessus de la mienne, il y a de quoi fondre. « Qu’est-ce que je fous là ? » J’arrive à peine à parler, la mâchoire totalement déplacée, c’est qu’il ne frappe pas doucement le monsieur. C’est bon de retrouver un peu de douleur. Le sourire presque permanent et énervant d’Adriel disparaît, et son regard m’effraie. Jamais je ne l’ai vu comme ça, ça ne lui ressemble tellement pas. J’hausse les sourcils d’un air interrogateur. « Tu ne m’as rien dis. Je pensais que tu me disais tout ce qui était nécessaire que je sache. Tu sais ce qu’il pouvait te faire, putain… » Il a dit putain ? Adriel a dit putain ? Je sens plusieurs flèche me déchirer de partout, je m’en veux. Je m’en veux ?? C’est donc ça de s’en vouloir. Il n’a pas raison. Je sais pourquoi j’ai rien dis, j’ai une bonne excuse… ‘Fin une bonne raison. « Il t’aurait violé, là t’aurais compris la leçon ! » Il est vraiment fâché. Il sait pas faire. Il fronce un peu les sourcils, hausse légèrement la voix. Tout ça ne lui va pas, mais ça fait peur, tellement peur de le voir comme ça. « Et qu’est-ce que t’aurais bien pu faire hein ? Vous pensez tous que je mens, c’est toujours comme ça ! » Il se lève, fou de rage sans même savoir ce que c’est. Donne un violent coup de poing dans le mur et commence à tourner dans la minuscule chambre sombre et sale. « C'est pas toi Adriel, c'est moi, ça... Prends-moi dans tes bras. » C’est pas ce que je veux, pourquoi j’ai dis ça moi ? Merde, merde, et MERDE ! Je me déteste, il va me prendre pour une débile maintenant. C’est pas pour moi, c’est pour lui… Il doit avoir besoin de ça pour se calmer. Et puis une exception, une seule fois dans une vie, ça change rien du tout. En quelques secondes, au minimum milles idées doivent avoir fusées dans ma tête. Et quand il se retourne, je me dis que je dois avoir un cœur parce qu’il bat au-delà de la limite autorisé. Il vient. Et au lieu de faire ce que je lui ai demandé, il colle doucement ses lèvres au mienne. C’est ça que ça fait ? C’est doux, c’est chaud. Je m’agrippe à son dos et ça finit en un grand câlin. Tellement pas mon genre que je ne voulais pas qu’il s’en aille . . . C’était un baiser de l’amitié, rien de plus.

L’art, dramatique parfois, pauvre en couleur, sûrement à cause d’un manque de matériel ou des économies de sentiments. L’art, c’était mon issue de secours, quand tout allait mal. Toutes mes adoptions étaient enregistrées sous forme de bande dessinées qui visait satiriquement les caricatures. Ceux que j’aimais assez – non pas que je les aimais fort, j’aime personne moi – était assez beaux. Je choisissais de les faire beaux pour leur montrer leur importance à mes yeux, rien de plus. Les autres, ils étaient moches, Mme Chesterfield était une grosse dame, donc les chevilles se tortillait constamment, sous le poids de son infinie curiosité et son sens de la solidarité exagéré, au point qu’elle croit faire du bien à tout le monde en les torturant. Mr Fitzgerald, quant à lui, était un petit homme mince, aux yeux enfoncés dans les trous. Dans mes dessins, j’arrivais toujours à bout de lui, lui cassant un os ou autre chose, mais chaque partie que je cassais repoussais, à chaque fois et je me sentais plongée à l’infini dans ce cercle vicieux. Dessiner me libérais de certaines choses que je n’aimais raconté à personne, mes dessins étaient privés. Trop privé. Dedans, j’avais un prince charmant. L’idée m’était venue quand j’étais encore une enfant, et je regrette, mais je ne peux plus retourner en arrière et gommer tant de détails si important à mon égard. A cause d’un prince charmant. Il avait des magnifiques yeux, et malgré que mes dessins ne soient faits qu’au crayon à papier, on pouvait déceler une magnifique couleur, permanente, qui m’emplissait de débiles papillons dans le ventre – putain, j’crois pas que j’viens de dire ça … C’est comme quand… Comme quand je regarde Adriel. C’est sûrement lui mon prince charmant, ‘fin dans la bande dessinée quoi… C’est qu’une bande dessinée, après tout. Ce qui m’a envoyé jusqu’ici, à ce stage de graphiste, c’est le dessin, la vérité et les sentiments violemment dégagé par ce que mes doigts, pleins de rage, traçaient sur du papier. « Il est évident que vous avez du talent ! » On ne m’avait jamais dit ça. Mais à Pure Derma, on me l’a dit. Pour la première fois. Quelqu’un que je ne connaissais ni d’Adam, ni d’Eve, ni de tous les autres débiles, me faisait un compliment naturel. J’aimais pas ce que ça me faisait. Je pouvais voir dans les regards de tous ces hommes qu’ils voudraient juste me baiser un de ce jours, pour s’amuser. On m’a dit que c’était des pulsions naturelles et que rien de tout ça n’était de leur faute, mais… J’en ai rien à foutre putain. J’viens d’entrer dans cette entreprise de cosmétiques qui ne me dit rien du tout. Le cosmétique… Qu’est-ce que je fiche là ? Ils finiront bien par me renvoyer, saoulés par ma manière de critiquer chaque nouveau produit qui sortira, c’est toujours comme ça. C’est exactement une adoption. On m’adopte, sans me connaître. Et quand on me connaît, on me jette là où on m’a trouvé. Je ne pense pas qu’ils me jetteront. Je ne crois plus tellement à quiconque voudrait me jeter, les Ivanova ne l’ont pas fait, ils nous ont pris sous leur immense toit, Adriel et moi, et ils ne nous ont jamais rejetés. Merde, ce que ça peut faire du mal, de se sentir dépendant de deux personnes. Je suis pas dépendant d’eux. Il va falloir que je guérisse ces plaies qui n’osent pas cicatriser.