‶ Nespresso, what else?   ″

Tu regardais à nouveau ton petit écran, fronçant de plus en plus les sourcils. Vazy ça n'allait pas être un gamin de dix ans couvert d'acné qui allait te battre à Mario Kart. Namého, t'avais une réputation à tenir. Tu lanças une peau de banane et activa ton étoile magique, voilà prend ça dans la troooonche. Avec tes couleurs arc-en-ciel t'avais trop la classe. Aujourd'hui comme pratiquement tous les jours tu t'étais ramenée avec ta petite nintendo ds. Tu aurais préféré prendre la wii, mais malheureusement pour toi balancer sans le vouloir la manette dans l'écran d'un autre l'aurait très mal fait. Puis wii danse sans la musique c'est pas drôle. Captivé par le jeu, tu relevais pratiquement jamais ton petit nez de l'écran, de toute manière tant que c'était pas superman qui faisait un strip-tease tu n'avais aucune raison de t'inquiéter. Tous étaient sous contrôle, Tim le bébé otarie s'occupaient de faire ton travail à ta place. C'est que t'étais intelligente comme fille. Si certaines personne t'entendaient baragouiner, tu te contentais simplement d'expliquer que la sourie & ton clavier ne fonctionnaient pas très bien. Puis tu t'étais caché derrière une pile impressionnante de papier; c'était à peine si on voyait ta tête. Ni vu ni connu. Après avoir franchie la ligne d'arrivée, la première parce que t'étais trop une boss de la vie, tu brandissais fièrement ta game boy tel un trophée. Bon c'était pas tout ça mais.....pff c'est que cela t'avais fatigué....ouai genre c'était limite toi qui avait dû conduire en vrai la voiture & qui avait fait des virages de folie. Voilà il te fallait une pause. Tu rangeas ta nintendo dans ton sac, où se trouvait déjà de nombreux accessoires qui ne servaient strictement à rien. Si certaines filles se promenaient avec du fond de teint et du rouge à lèvre, tu préfèrais largement emmener des paquets de bonbon, ta petite voiture télécommandée, des vêtements de rechange -si jamais y'a une fête surprise- & des images de kermit la grenouille. Tout cela bien évidemment recouvert de papier où des trucs étaient écris en gros de couleur rouge sang. C'était pour faire genre tu étais super occupée & que tu étais débordée, alias le plus gros mytho du monde. Le tout c'était juste de le faire croire.

Après être rentré dans l'ascenseur tu envoyas un sms à ta meilleure amie pour lui dire que dans à peine quelques secondes tu débarquerais à son étage avec la grâce de susan boyle. Déjà c'était trop nul parce que y'avait pas le mec au joli petit cul, seulement le mec à moustache un peu binoclard qui comme d'habitude louchait sur tes seins. amen. Dans tes souvenirs il s'appelait Adam je sais pas trop quoi; ou peut-être Brad. M'enfin tu t'en fichais un peu. Faisant ta plus jolie bouille en mode mon chat jamon est mort ce matin tu lui demandas de ta voix la plus tristounette "Cela ne te dérangerait pas de me prêter 5 £ , ce matin y'a un mec qui m'a piqué mon porte monnaie dans le métro, heureusement j'avais pas grand-chose dedans..." Voilà paaaf parfaite synchronisation de ton corps; une petite larme s'étala sur ta joue. Vazy tu vendais trop du rêve; il était trop obligé de te donner de l'argent maintenant, à part si c'était un gros hippopotame sans coeur qui aime juste se rouler dans la boue. Puis c'est ce que font généralement les hommes, ils aident les femmes en détresse. Preuve du contraire t'étais une jolie princesse prisonnière de sa tour (aa). Hop; un, deux et trois tu venais de sortir de l'ascenseur un billet à la main. Trop facile. Cela en était presque triste. Comme ça tu pourrais payer ton café plus celui de Maggie, tranquille la vie quoi. Bref; t'arrivas en mode je suis une diva poussez-vous , madonna toute ridée c'est de l'autre coté & t'allas rejoindre ton amie. Ouai ici c'était un peu comme chez toi.

marnie & maggie.

Une nouvelle journée sous le soleil de Mexicooo Londonien triste, gris et morne commençait. Maggie se demandait vraiment comment cela se faisait que même lors des beaux jours, le ciel restait gris. La pollution à elle toute seule ne pouvait décemment faire une chose pareille. C'était l'oeuvre d'un esprit malin, d'un méchant à cornes rouges, d'un... Bordel ce que Marnie déteignait sur elle. Bientôt dix ans qu'elle traînait avec elle et les choses n'allaient pas en s'arrangeant. Marnie avait un esprit bien à elle et, force des choses, Maggie commençait à en développer un similaire. Enfin bon, elle décida de ne pas s'attarder sur le ciel gris et s'enfonça dans la bouche de métro. Elle aurait beaucoup aimé gambader dans les prés dans les rues londoniennes, faire un peu de lèche vitrine devant des boutiques dont elle était loin d'avoir les moyens et tutti quanti. Mais petit détail technique: Maggie était graaave à la bourre. Le retard était quelque chose de plus ou moins habituel chez elle, mais là, elle battait quasiment tous les records. Pour tout dire, au moment où elle ouvrit les yeux ce matin, elle aurait du être à son poste depuis une heure et sept minutes -il était donc neuf heures sept, super calculateeeur!-. Et, logiquement, elle ne s'affola que le minimum syndical. C'est à dire qu'elle hurla non pas parce qu'elle allait se faire engueuler, mais parce que du coup elle n'aurait pas le temps de se laver les cheveux et de les laisser sécher comme elle le voulait. Elle se maudit, elle et son réveil. Et elle maudit aussi Marnie au passage. Elle aurait pu juste passer en coup de vent dans sa chambre pour la sortir du lit, mais non, elle avait du être bien trop occupée à manger ses céréales d'une main et à regarder des vidéos sur les ornithorynques en pouffant de rire et en faisant les cent pas dans l'appartement. Sacré Marnie.
D'ailleurs, en parlant du loup, alors qu'elle tentait vainement de se faire un peu de place pour pouvoir respirer dans ce métro bondé, entre la vieille qui pue le vieux et le gros bonhomme édenté qui pue de la gueule et des aisselles, elle sentit son portable vibrer dans sa poche. Et merde, si c'était son boss, elle allait se faire tuer. Elle était pas loin des deux heures de retard ce coup-ci. Elle pourrait bien prétendre que sa grand mère était morte, mais bon, c'était déjà la huitième fois qu'elle mourrait en un mois, donc il allait forcément commencer par se poser des questions. Il fallait réfléchir à une autre excuse. Elle fut soulagée en arrivant à sortir son portable de sa poche, en faisant des mouvements impossibles, et en voyant que ce n'était que son amie qui lui annonçait qu'elle débarquait. Débarquait ? Où ça ? Ah ben ouais, merde, elle était censée être au taff' là. Bon, heureusement pour elle, ça tombait bien, elle arrivait enfin à l'arrêt de La City. Elle poussa les vieux et les poussettes et s'extirpa de la rame en hâtant le pas. Autant elle se foutait bien d'être en retard, autant elle ne voulait pas rater le café payé par Marnie. Elle lui devait bien ça, puisqu'elle ne payait JAMAIS le loyer.
Arrivée devant le building, Maggie sortit quelques feuilles de son sac, les froissa un peu, se planta un crayon derrière l'oreille gauche, un autre dans la bouche et fonça tête baissée vers l'ascenseur. Genre ça fait déjà trois heures que je suis là, laissez passer, je suis en plein boulot et j'en ai par dessus la tête. Personne ne prenait vraiment à ce petit mensonge, mais au moins on évitait de lui poser des questions. Sixième étage, elle sortit en poussant tout le monde et se stoppa net en voyant la scène qui se déroulait sous ses yeux. Le second ascenseur venait apparemment juste de débarquer également et sa meilleure amie traçait tout droit, tête haute, poussant tout le monde en mode 'je suis une star'. Maggie explosa de rire et lui emboîta le pas. " T'es vraiment une diva toi ! " lança-t-elle en riant, alors qu'elle était juste derrière elle et que son amie ne l'avait encore pas vue.