âge vingt-sept ans. date et lieu de naissance trente juillet. bristol, angleterre. statut social célibataire, ben ouais, c'est la crise même pour trouver un mec. statut familial sa mère l'a eue à 17 ans, son père l'a quittée avant sa naissance. Elle a été élevée par sa grand mère, sa mère complètement dingue ayant voulu tenter sa chance aux states pour devenir actrice. Sa grand-ma' est morte quand elle avait 9 ans. Depuis, ce fut famille d'accueil sur famille d'accueil. De Bristol à Londres. Génétiquement parlant, elle est fille unique. Mais elle doit bien posséder des demis-frangins du côté de sa mère ou de son père... Oh, et elle possède une grande fratrie des différentes familles d'accueil. Ça va vous suivez ?   nationalité british, god save the queen ! origines irlandaises, écossaises, galloises... bref, UK! métier agent du service courrier.caractère marrante, maladroite, gentille, franche, irresponsable, généreuse, ouverte, passionnée... groupe le latte. célébrité emmy rossum.

manies et habitudes Dyslexique, il n'est pas rare qu'elle se trompe dans la distribution du courrier. Elle dit toujours tout haut ce que tout le monde pense tout bas, quitte à se faire des ennemis et à se cramer, parfois. Elle est grande gueule, elle a un peu trop tendance à rentrer dans le lard alors qu'elle devrait plutôt la jouer discrète. Chaque soir, elle se fume un joint et s'ouvre une bouteille de rouge avec Cody, sa colocataire et meilleure amie ; c'est leur petit rituel. Elle adore les séries, surtout les séries policières. Son film favori est Pulp Fiction et elle chante sous la douche. Elle se passe toujours la main dans les cheveux. Lorsqu'elle ment, elle se regarde les pieds, ou le mur, ou ses mains... Tout sauf son interlocuteur, en fait.

+ Comme je le disais, je suis mal partie.
Lisbeth ouvrit un oeil, deux heures et demi du matin. Difficilement, elle posa le pied à terre, enfila un gilet et se dirigea vers la porte d'entrée. Qui osait donc la réveiller à une heure pareille ? " Bonsoir madame. Désolé de vous déranger à cette heure mais... " Deux officiers étaient à sa porte, casquette relevée d'une main en signe de salutation. " Je crois que nous avons quelque chose qui vous appartient. " Les deux hommes firent signe à l'adolescente d'avancer. Elle se présentait mal, regard figé sur le sol, honteuse, les cheveux en bataille. Lisbeth laissa échapper un soupir d'exaspération, en lâchant la porte. " Bondieu. Qu'est-ce que t'as fait encore Maggie ? " Elle ne s'excusait même plus auprès des officiers, depuis le temps. " Votre fille a-.. " Elle le coupa net. " Ce n'est pas ma fille. " La quarantenaire n'essayait même plus d'être douce avec l'adolescente. Depuis six mois qu'elle était là, il ne se passait pas une semaine sans qu'elle revienne avec quelque chose. Flics, exclusion de cours, bagarre dans le centre ville... Tout y passait avec Maggie, et Lisbeth en était fatiguée. Elle accueillait des enfants depuis des années et celle-ci était de loin la plus difficile. La jeune fille de quatorze ans ne voulait pas en entendre plus. Elle savait ce qui l'attendait. Elle bouscula les trois adultes, poussa la porte et monta les escaliers quatre à quatre afin de s'enfermer à double tour dans sa chambre. La vérité c'était qu'elle était fatiguée. Sa vie commençait à peine qu'elle était fatiguée d'être baladée de famille d'accueil en famille d'accueil depuis la mort de sa grand mère. Sa mère ? Elle tentait carrière à Los Angeles mais, avec sa voix de crécelle, elle avait peu de chances de percer. The American Dream, c'est bien un rêve ouais. Son père ? Elle ne l'avait jamais connu, tout juste si on lui avait déjà donné son prénom. Elle avait été élevée par sa grand mère, jusqu'à sa mort, cinq ans auparavant. Depuis, elle enchaînait connerie sur connerie. C'était une adolescente difficile, mais elle avait un bon fond. Elle voulait bien faire, ne pas attirer d'ennuis à ses tuteurs, mais elle se retrouvait toujours au mauvais endroit au mauvais moment. Elle faisait constamment les mauvaises rencontres. Sans repères, elle s'enfonçait de plus en plus dans cette spirale, sans pouvoir ne rien y faire. Sur son lit, tête contre l'oreiller, elle eut juste assez de force pour prendre d'une main le cadre posé sur la table de chevet. Le serrant fort contre sa poitrine, elle murmura avant de plonger dans le sommeil. " Tu me manques grand'ma. "

+ Ça fait mal de grandir, changer. Si on vous dit le contraire, c’est un mensonge.
" allo ? madame Horswood ? " Maggie jeta un rapide coup d'oeil à la fiche type qu'elle avait sous les yeux, chercha d'un doigt le nom Horswood, lu rapidement le topo: assistante RH à Kerst compagnie. Elle prit une profonde inspiration avant de répondre à son interlocuteur. " Oui, c'est elle. " Elle entendit un soupir de soulagement à l'autre bout du fil. " George Grey, de la compagnie Pure Derma. Je m'excuse de vous déranger, mais j'aurais quelques questions à vous poser au sujet d'une ancienne employée à vous. Cody Prescott, ça vous dit quelque chose ? " Cody, assise en face de Maggie, les mains jointes, écoutant avec attention le haut parleur, fit signe à son amie de répondre par l'affirmative, et rapidement. " Miss Prescott ! Tout à fait. L'un de nos meilleurs éléments. " A ce moment précis, Maggie mentait comme elle respirait. Mais elle faisait ça pour le bien de sa meilleure amie. Ou peut être pas. " Ah oui ? Je suis actuellement à la recherche d'une chef de projet marketing et elle s'est présentée à moi un peu plus tôt dans la journée. Vous me la conseillez, donc ? " Comme les gros yeux de Cody le lui suppliaient, Maggie ne prit même pas une seconde pour continuer. " Tout à fait. Elle est tout à fait à la hauteur d'un tel poste. Miss Prescott est un élément sérieux, pointilleux, acharné dans son travail et... " Maggie n'arrivait pas à lire le dernier mot. Elle vit Cody hurler en silence et lui faire toute sorte de gestes incompréhensibles. Tentait-elle de lui souffler le mot ou de l'insulter ? Cody lui désignait sa montre. Sa montre ? Oh, mais oui, bien sûr ! " ... Et absolument ponctuelle ! " La pression était retombée dans la pièce. " Très bien. Je vous remercie, madame Horswood, de m'avoir accordé ces quelques minutes. Bonne fin de journée. " Ce ne fut que lorsqu'elles entendirent le bip de fin d'appel résonner dans la pièce que Maggie et Cody éclatèrent d'un même cri de joie. " Raah mais Maggs t'as assuré ! Je suis trop fière de toi ! Je vois que mes cours intensifs commencent à rentrer un peu ! " En effet, depuis dix ans qu'elles se connaissaient, et bien que Cody soit la reine du mensonge, Maggie était vraiment nulle là dedans. Ça se devinait automatiquement sur son visage qu'elle n'était pas très honnête. A croire qu'elle faisait des progrès. " Attends que l'élève dépasse le maître, tu verras un peu ! "

+ Et celui qui a dit « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » mériterait un bon coup de pied au cul.
" Bordel ! Où est ce putain d'agent courrier que je lui fasse la peau ? Dix fois que je lui envoie un mail pour lui dire que moi c'est Deacon, pas Deakin ! " La voix puissante, qui venait de s'élever d'un bureau au fond du couloir, porte ouverte, était l'une des hantises de Maggie à l'heure actuelle. Pétrifiée, elle se planqua derrière la première chose qui était sous ses yeux, la machine à café. La voix, qui portait, s'approchait de plus en plus, au rythme des battements de coeur de Maggie. Un milliard de scénarios différents affluaient dans son cerveau, mais pas un seul qui aurait pu tenir la route. " Toi ! " C'était la fin, elle se sentait repérée. Elle sentait ce doigt qui la pointait du doigt, alors même qu'elle lui tournait le dos. Dans un dernier élan de lucidité, elle se pencha à terre et ramassa un gobelet qui traînait avant de se retourner. " C'est bête, j'ai fait tomber mon gobelet. Maintenant, plus de café. " Un petit sourire à la fois gêné et apeuré avait pris place sur le visage de la jeune fille. L'homme sembla se calmer un peu. " Ah... Bon, toi, tu ne saurais pas qui est l'agent courrier ? J'ai deux mots à lui dire, ça doit encore être un de ces camés engagés seulement parce qu'il a fait du gringue à la chef RH. " Elle sentit son corps rapetisser, elle se faisait toute petite et avait peur du moindre son sortant de sa bouche. Si elle se trahissait, c'était la fin. Si il apprenait que c'était elle, il allait la tuer. Si elle tentait de s'expliquer en lui disant qu'elle était dyslexique, elle perdrait son poste. Et c'était hors de question, elle avait déjà quasiment épluché tous les emplois sans diplômes de Londres, elle ne savait plus où chercher et elle avait besoin d'argent. Elle y tenait plus que de raison à son boulot de factrice. " Pardon, moi c'est Jude Deacon. Et tu es ? ... Nouvelle ? ... " Il était définitivement plus détendu, ce qui relaxa Maggie. " Enchantée, moi c'est Ma-... Malany! Malany. " Son coeur venait de rater un battement. Elle avait manqué de se trahir, simplement parce qu'elle s'était détendue devant les beaux yeux océan du trentenaire en face d'elle. Idiote. Puis Malany... sérieux ! même pas ça doit exister comme prénom ça. Elle se maudissait. " Bon, Malany, ce fut un plaisir. Et si tu vois l'agent courrier, envoie le moi dans mon bureau s'il te plait, au fond à gauche du couloir là bas. " Il lui avait pointé du doigt la porte grande ouverte avant de s'éclipser, avec un petit clin d'oeil, dans cette même direction. Maggie se sentait enfin respirer. Elle jeta le gobelet, qu'elle tenait encore dans ses mains crispées, et se dirigea vers l’ascenseur. Une petite clope lui ferait le plus grand bien.