YOU KNOW WHAT I'D RATHER LISTEN TO ? MYSELF BEING SHOT IN THE FACE ✚
J'arrête, de toute façon, no comprende ! Du haut de ses seize ans la Britannique pensait qu'elle n'aurait jamais besoin de l'espagnol dans sa vie future et avait certainement raison.
On dit "no comprendo" ... À sa remarque, Jamie leva les yeux au ciel tandis qu'un soupir s'échappait de ses lèvres. Qu'est-ce qu'il pouvait être énervant et rabat-joie par moments ! L'adolescente savait que Sacha était là pour lui donner des cours, mais elle doutait fortement que ses parents le payaient pour lui donner ce qu'elle identifiait comme des "leçons de morale" alors qu'il ne faisait en réalité que son travail.
On s'en fout ! De toute façon, l'espagnol ce n'est pas important. Non ? Ses yeux noisette se posèrent quelques secondes sur le visage de son ami, parce que oui ils étaient plus ou moins cela, avant de reprendre la parole. Ne lui laissant pas le temps de répliquer la moindre chose.
C'est vrai quoi, personne ne parle cette langue ... excepté ces gens bizarres qui nettoient les piscines ou les jardins ... T'es pas d'accord ? Sacha s'apprêtait à contester ses dires, mais Jamie l'en empêcha en levant son index tout en continuant sur sa lancée.
Vraiment, je ne sais pas pourquoi ils nous font apprendre cette langue quasiment morte ! Euh ... Le brun fronça ses sourcils, peu sûr si oui ou non il devait la contredire. Pas qu'elle soit le genre de personne qu'il ne vaut mieux pas contredire.
Quoi ? Lui lança-t-elle doucement tandis que des pas résonnèrent derrière eux sur le carrelage des Hartz-Salinger.
Alors, comment ça va les amoureux ? Après un vif coup d'oeil vers Sacha, Jamie se décala vivement, manquant de tomber au passage. La blonde n'avait pas réalisé qu'ils étaient autant près l'un de l'autre, elle qui s'évertuait à rester à une distance acceptable du frère de sa meilleure amie. La rousse qui venait d'arriver en somme.
Amoureux, Joey ? Je lui donne des cours. Le brun lâcha un soupir las, gribouillant sur sa feuille l'air absent.
Duh ! Blague, tu connais Peter Parker ? Rétorqua la rousse à son petit frère en se laissant tomber sur le canapé de la blonde.
Et honnêtement, je comprends pas pourquoi c'est TOI qui lui donne des cours. Probablement parce que le travail ne serait pas fait et que notre chère Jamie, ici présente, n'apprendrait rien avec toi. Joey se releva, les bras croisés, un air renfrogné.
Ouais, c'est vrai concéda-t-elle en prenant place sur une des chaises vacantes.
Mais j'suis marrante au moins ! La Britannique leva les yeux au ciel, quand ils étaient lancés ça pouvait durer des heures et elle en avait horreur. Principalement parce qu'elle ne comprenait rien.
Bon, Roméo et Juliette, vous l'avez terminée votre tirade ? Tirade, elle venait d'apprendre ce mot et l'utilisait sans cesse, pas toujours à bon escient d'ailleurs. L'attention de ses deux amis se porta sur elle, tous deux arboraient un air grave.
Jamie, Roméo et Juliette sont des amants ... La blonde les regardait à tour de rôle, et tandis que Joey la regardait en retour, Sacha était absorbée par son verre comme si c'était le plus grand des trésors.
Oh ... Je crois que j'ai pas bien compris l'histoire alors. L'adolescente mordilla l’intérieur de sa joue, embarrassée par sa propre stupidité, mais elle ne s'en formalisa finalement pas et décida qu'il était temps de passer à autre chose.
Enfin breeeef. Sacha, c'est bien une langue morte l'espagnol ? Pas vraiment, non, va dire ça aux Espagnols, tu vas voir ce qu'ils vont te répondre. Jamie jeta un coup d'oeil vers sa meilleure amie, mais cette dernière était bien trop occupée pour se préoccuper pleinement de leur conversation, et de venir au "secours" de la blonde.
Bah ... je comprendrais pas. Et voilà une raison pour continuer ! La Britannique soupira un peu trop fort, collant sa tête sur la table.
Haaaaan, mais c'est pas important ! Tu sais pourquoi? Parce que ces gens-là ne sont pas importants ! Il suffit de regarder The O.C pour s'en rendre compte ... La rousse, qui se vernissait les ongles d'un vert couleur herbe laissa tomber le flacon fortement sur la table. Instantanément Jamie releva la tête, cherchant ce qui avait provoqué ce bruit horripilant qui avait résonné dans ses oreilles.
Tu te rends compte de ce que tu dis, James ? Bah, quoi ? La blonde ne voyait réellement pas où Joe voulait en venir, mais elle voyait bien que sa meilleure amie s'apprêtait à perdre son sang-froid. Et elle n'était pas la seule.
Arrêtez de vous appeler par des prénoms de mecs, c'est comme si avec mes potes on utilisait des prénoms féminins ! Sacha était toujours doué pour faire diversion, peu importe la situation.
En même temps, le tien est mixte alors y'a pas trop à chercher. Son ton était encore quelque froid, mais la colère avait quitté ses yeux. Joey détestait le genre de commentaire que la blonde venait de faire et à chaque fois elle se mettait dans des états pas possible. Ou presque.
Mais, euh, Joe m'a dit que t'en avais pas, des amis ... La rousse ne put retenir son rire, un rire phénoménal, et devait se tenir le ventre moins d'une minute après qu'il eut commencé.
Mon Dieu ..., Jamie ... Je savais qu'il y avait une bonne raison pour que tu sois ma meilleure amie ! La concernée lui répondit d'un simple sourire avant de se tourner vers Sacha et de lui en adresser un désolé. Il hocha la tête, un petit sourire en coin. Jamie espérait ne pas l'avoir blessé, ce n'était pas son but. Elle avait réalisé ce qu'elle disait seulement en voyant la tête du jeune homme changer et en entendant le rire de Joey, mais c'était trop tard. Le, possible, mal était fait. Et, à vrai dire, elle n'en savait rien, s'il avait des amis ou non ; Jamie avait dit ça comme cela. Les seuls moments où ils se voyaient étaient lors de ses cours particuliers et quand elle allait chez eux. Au lycée, rien. En dehors, c'était presque pareil. Pourtant, dès qu'ils se retrouvaient tous les trois, c'était presque magique. Ils pouvaient parler pendant des heures durant, sans se fatiguer, sans tomber à court de sujets. Ils formaient un trio à tout casser. La stupide, l'intello et le geek ; c'était une bonne dynamique. C'était la leur. Alors, Jamie lui souffla un faible
lo siento pour s'excuser et lui faire comprendre que le cours pouvait reprendre. Le visage de Sacha s'illumina d'un sourire avant que tous deux reprennent tranquillement l'exercice qu'ils auraient dû terminer il y a bien longtemps de cela tandis que la rousse était pratiquement en train de mourir sur place, de mourir de rire surtout.
FEEL SOMETHING SO RIGHT DOING THE WRONG THING ✚ Les larmes perlaient sur ses joues rosies par le froid de l'hiver qui venait de s'installer sur Brighton. Les doigts tremblants, Jamie tapota faiblement la porte qui se trouvait devant elle, celle renfermant une maison qu'elle connaissait si bien. Et pour cause, c'était celle de Joey. Ses phalanges s'écrasèrent de nouveau sur la grande porte de bois brut attendant patiemment une réponse, le visage complètement mouillé et la vue brouillée. C'est les yeux rivés sur le sol et la tête à mille lieues de la ville côtière que le frère de Joey la retrouva, sans se douter un instant de l'état de l'adolescente.
Oh, salut Jamie ! Désolé, j'étais ... La blonde releva son petit minois, essuyant ses larmes du revers de sa manche, avant d'humecter ses lèvres, puis lui coupant accessoirement la parole au passage, Hartz prononça ses premiers mots d'une voix mal assurée. Légèrement grave. Au moins, cela s'accordait avec l'expression du jeune homme.
Joe est là ? Le pauvre, il était décontenancé de la voir ainsi, elle qui arborait toujours un sourire. De longues minutes silencieuses passèrent, il affichait une tête d'enterrement quand Jamie reprit la parole. Ses pieds, tapotant le vieux porche sous elle, faisaient écho à ses paroles et au ton froid qu'elle avait employé et qui resta dans les airs.
Alors, j'peux la voir ? Le brun secoua la tête, comme quand on n’arrive pas à croire quelque chose, tout en enfilant ses éternelles lunettes. Non, il ne rêvait pas.
Elle est à Londres avec les parents ce weekend ... Elle t'as rien dit ? La blonde prit son visage dans une de ses mains, l'autre était posée sur l'encadrement de la porte, sa journée s'empirait. Salinger se serait bien remise à pleurer, mais Sacha se tenait devant elle alors l’adolescente inspira une bonne dose d'air frais qui lui brûla la gorge. Comme c'était ironique après son coeur qui avait eu le droit au même sort. Connard d'ex petit ami.
Si, si, bien sûr. Ils reviennent quand ? Il aurait pu prendre feu qu'elle l'aurait même pas remarqué.
Bah dimanche ... Ouais, c'est vrai. Sa main gauche quitta son visage, ses yeux se portèrent alors sur son interlocuteur. Il avait l'air inquiet, mais c'était le cadet de ses soucis.
Je vais y aller, je crois. À plus. Jamie rebroussa chemin, sans un regard de plus, sans un mot. De toute façon la seule personne avec qui elle désirait parler n'était pas là. La blonde coinçait une mèche de cheveux derrière son oreille en soupirant, demandant à peu-importe-qui-se-trouve-là-haut de lui donner la force de ne pas craquer de nouveau, quand les pas du brun se firent entendre dans son dos.
James ! Héla-t-il d'une vive voix, se postant devant elle moins de deux secondes plus tard.
C'est Jamie, t'es pas Joey. Ouais, elle était cassante, ouais son visage s'était fermé, renfrogné même. Mais bon sang, qu'est-ce qu'il la trouvait belle avec ses putains de taches de rousseur présentes tout au long de l'année, avec ses yeux de chats tellement expressifs, ses cheveux dorés, ... bon Dieu qu'est-ce qu'elle le rendait fou ! Le pire s'était qu’elle n’en avait pas la moindre idée, pas la moindre idée qu'elle lui avait volé son cœur dès leur première rencontre. Il s'en souvient encore comme si c'était hier alors qu'il est persuadé qu'elle, elle a oublié ce moment magique depuis longtemps. Joey avait ramené Jamie chez eux et cette dernière, après s'être présentée auprès de Sacha, lui avait demandé de sa petite voix pourquoi il avait des tourbillons dans les cheveux et pourquoi sa soeur avait les cheveux orange et lui non. Son air sérieux l'avait empêché de rire tout comme son petit air sévère le ramena dans le présent.
Désolé. Qu'est-ce qui va pas ? Bizarrement, elle ne se dégagea pas quand il posa sa main sur son bras après avoir essuyé du bout de ses doigts quelques larmes fugitives.
Tout va bien, t'en fais pas. Jamie détourna le regard, troublée, mais aussi gênée. De son mensonge, de pleurer devant lui, de ses doigts sur sa peau. De ce qu'elle avait ressenti, surtout.
C'est l'autre con, c'est ça ? Pour toute réponse Hartz mordilla sa lèvre inférieure, baissant les yeux. L'écart entre les deux adolescents fut réduit à néant, les bras de Sacha formaient désormais un étau qui s'avérait plus réconfortant qu'elle ne l'aurait pensé. Qui s'avérait faire battre son coeur un peu plus fort encore.
Oui finit-elle par répliquer, les yeux fermés, ses mains s'agrippant à son dos.
Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Ah, si seulement il savait, si seulement elle trouvait le courage de lui avouer.
T'en entendra parler lundi, au lycée. Oui, son connard d'ex-petit ami était ce genre de mec, celui qui descend ses exs.
La dernière fois, tu m'as dit de ne pas écouter ce qu'on dit sur toi. Il plongea ses magnifiques yeux bleus dans ceux de Jamie qui en fut immédiatement déstabilisée.
Faut pas écouter ce que je raconte. J'suis stupide, tu te rappelles. Les yeux de nouveau remplis de larmes, la blonde baissa la tête. Ces dernières roulèrent sur ses joues qu'elle essuya bien rapidement.
Mais n'importe quoi, arrête ! Sacha lui leva le menton, il voulait pouvoir la voir. Ce n'était pas tous les jours qu'il l'avait dans ses bras, c'était jamais même. Jamie gardait toujours ses distances, ils n'avaient jamais été aussi près l'un de l'autre et ça les troublaient tous deux tout autant.
Tu sais très bien que j'ai raison. Il libéra délicatement le visage de l'adolescente des mèches qui lui en barrait plus de la moitié, foutu vent, les calant derrière une de ses oreilles comme il l'avait vu faire au moins une bonne centaine de fois. Alors qu'un soupir s'échappa des lèvres du brun, il savait qu'il ne gagnerait pas ce combat, Hartz ne pensait qu'à sa main. Sa main qui l'avait touché encore une fois. La blonde mordilla ses lèvres un peu plus fort tandis qu'il rajouta finalement ;
bref, raconte. C'est fini. J'ai pas envie d'en parler. Jamie avait prononcé les deux petits mots qu'il ne fallait pas, ou plutôt qu'il fallait. Pour Sacha tout du moins.
D'accord, on parle pas. La douceur de sa voix contrasta avec la vitesse à laquelle il se jeta sur ses lèvres, c'était comme s'il l'avait embrassé toute sa vie. Comme si ses lèvres retrouvaient celles de la blonde après une longue séparation. Ça lui paraissait naturel comme geste. Hartz n'eut le temps de contester, puis l'envie de le faire la quitta. Jamais elle n'avait imaginé vouloir cela autant. Pas avec lui, le frère de sa meilleure amie. Jamie lui rendit son baiser avec passion, collant davantage son frêle corps contre celui plus imposant de Sacha, agrippant ses doigts dans ses longues boucles comme elle avait toujours eu envie de le faire, prenant possession de son corps, perdant possession du sien.
J'peux pas, je peux pas ... souffla finalement la blonde en s'écartant.
Pourquoi ? Il l'avait collé à lui une fois de plus, espérant qu'elle ne lui échappe pas. Pas après qu'il se soit enfin décidé à faire le premier pas.
Joe. Jamie s'écarta pour de bon, le dévorant du regard. À deux doigts de craquer, mais sa raison était trop importante pour qu'elle cède à ses pulsions. C'est prenant ses jambes à son cou qu'elle le quitta, le laissant planté devant la maison de son enfance, devant la maison familiale. Merde, que venait-elle de faire ? Une grosse connerie. Mais était-ce embrasser Sacha la bêtise ou l'abandonner ainsi après ce baiser, ce fabuleux baiser qui avait chamboulé son monde ? No idea, mais Hartz comprenait enfin pourquoi la règle concernant les frères était en tête de liste, pourquoi elle ne cessait de rabattre les oreilles de la jolie rousse avec cela alors qu'elle n'avait pas de frère. C'était clair comme de l'eau de source à présent. Après tout ce temps.
AWAY FROM ALL THE FEARS AND ALL THE FAULTS ✚
Et voilààààà, le dernier carton ! Jamie laissa ledit carton tomber au sol, puis ce fut à son tour. La blonde s’étala de tout son long sur la boîte, à bout de souffle.
Tu te fous de moi, Jamie là ? Hartz se redressa instantanément.
Bah quoi ? Sourcils froncés, yeux vissés au plafond, la jeune femme cogitait intensément sans pour autant trouver la raison de l'agacement de sa meilleure amie.
Il y a écrit fragile, FRA-GILE ! Avec sa main sur sa hanche et son air mécontent, Joey donnait presque envie à Salinger de rire. Mais ce n'était pas le bon moment.
Je sais lire, hein. Ouais et tu t’allonges dessus comme une grosse patate. Narmol. La blonde haussa les épaules.
Bah y'a le carton ... Ça peut quand même casser, James. La rousse prit place à côté de la blonde, par terre.
Ah, mais il sert pas à protéger ? Joey alluma la radio et se leva, entraînant la Britannique avec elle.
Peu impoooorte, allez danse ! On est ENFIN libres, plus de parents ! Jamie commença par quelques petits pas simples, n'étant pas très douée, avant de sauter dans tous les sens comme une gamine.
PLUS DE PAREEEENTS ! Leur grand n'importe quoi ne s'éternisa pas trop, la personne du dessous montra son mécontentement en tapant avec un balai pour les faire arrêter. Les deux étudiantes, c'était ce qu'elles étaient à présent, se laissèrent tomber sur leur canapé flambant neuf. À bout de souffle.
Je dois me préparer, j'ai rendez-vous avec Sacha. Tu viens ? La blonde humecta ses lèvres, elle était nerveuse.
Non, non ... j'ai des trucs à faire. Joey n'était pas dupe, elle savait que quelque chose clochait depuis le mois d'avril. Depuis que son frère et Jamie, séparément, lui avaient demandé de prendre le relais pour les cours particuliers.
Dommage, ça aurait été bien de traîner tous le trois ... Comme avant. La blonde ne connaissait que trop bien sa meilleure amie pour savoir qu'elle essayait de l'amadouer, de la prendre par les sentiments. Mais cela ne marcherait pas, la blonde ne pouvait faire face à Sacha. Pas après ce baiser, pas après l'avoir rejeté. Même si près de six mois s'étaient écoulés.
Ouais, mais j'peux pas. La vérité c'était qu'elle pouvait, bien sûr qu'elle pouvait, qu'elle en mourrait d'envie même au fond, mais l'appréhension était trop forte. Son ventre en était serré, c'était atroce. Et puis, Sacha s'enfuirait probablement en courant en la voyant. Elle devait être la dernière personne qu'il voulait voir et c'était justifié. Après tout, depuis ce fameux jour elle s'évertuait à l'éviter. Les premiers temps, Sacha hélait son prénom et essayait de lui parler dès que Joey n'était pas dans les parages, mais il arrêta bien vite. Comprenant qu'il se heurtait à un mur. Il n'était pas aussi masochiste que ça.
Comme tu voudras, honey. La rousse se leva, laissant Jamie seule avec ses pensées. Et voilà que son esprit redevenait le bordel complet, ses mains tremblaient. C'était l'effet Sacha. Jusque-là elle avait réussi à "l'oublier", enfin à ne plus penser à lui tout du moins, mais c'était tout bonnement car il était devenu le sujet interdit entre les deux adolescentes. Joey avait compris, peu importe comment, que la blonde ne voulait plus en entendre parler. Jamie n'avait jamais su si Sacha lui avait dit ce qui s'était passé ou non, mais elle n'avait jamais osé demander. Et n'oserait peut-être jamais. Pour se changer les idées la blonde commença de nouveau à se déhancher dans leur salon comme si elle se trouvait dans une boîte de nuit Londonienne. Un petit rire étouffé lui parvint aux oreilles suivi d'un,
Sacha tuerait pour voir ça ! Jamie se stoppa net. Elle ne savait pas ce que sa meilleure amie insinuait -si elle insinuait quelque chose- ou bien même si elle plaisantait. Mais, son coeur s'était emballé. Il battait presque aussi vite que lors de son baiser avec le brun et ce n'était pas dû à sa stupide danse.
J'viens toujours pas lui lança la blonde du canapé où elle avait repris place, les jambes complètement flagadas.
J'aurais essayé !WELCOME TO THE REAL WORLD ✚
Alors, Jamie, t'es passée sous du bureau pour l'avoir ce poste ou quoi ? L'intéressée pivota sur sa chaise voulant faire face à son interlocuteur.
Bah, non, j'étais en face de lui ... La blonde mordillait sa lèvre inférieure, nageant en pleine incompréhension.
Non, mais sous le bureau ... Tu vois ce que je veux dire ... Même s'il avait appuyé chaque mot, lourds de sens, il était clair qu'elle était loin d'avoir compris où il voulait en venir et encore plus loin de s'imaginer ce qu'il voulait dire par cela. Elle qui n'avait jamais été très loin avec ses copains, voulant attendre "le bon" qui n'était jamais arrivé ou, peut-être que si ...
Non, on était chacun d'un côté du bureau ! Pendant tout ? Il n'y a pas eu ... rapprochement ? Froncement de sourcils, air ahuri, ouais elle avait toujours rien compris. Encore une fois, c'en était à se demander ce qu'elle faisait là ! C'était peut-être les teintures qui avaient endommagé ses neurones, quoiqu'elle faisait déjà preuve d'une grande stupidité avant cela. Un
Toc sur la porte sauva chaque personne présente d'une discussion de sourds qui aurait probablement duré des heures sans que Jamie ne comprenne enfin le sens de la conversation.
Bonjour amas de geeks toujours collés aux précieux écrans de cette compagnie ! C'était le supérieur, autant dire que personne ne bougeait d'un cil, se contentant de respirer. Tous sauf une.
C'est raciste, non ? souffla Jamie à son collègue qui se tenait à ses côtés.
Non, pas vraiment. Une petite moue boudeuse s'installa sur son visage, elle était sûre que ça l'était.
Un petit nouveau va vous rejoindre dans quelques heures, il se présentera lui-même : j'ai oublié comment il s'appelait et j'ai d'autres chats à fouetter que de m'en rappeler. Vous êtes tellement inintéressants en même temps ... Il aurait très bien pu se parler à lui-même tellement il parlait doucement.
Enfin bref, vous devez l'accepter parmi votre petit club élitiste même s'il a bien la tête d'un vainqueur. Un membre de votre espèce, quoi ... Un grand sourire prit place sur son visage. Le genre de sourire hypocrite qui donne envie de lui donner une baffe.
Ça c'est raciste ! Oups, cette fois elle l'avait peut-être dit un peu trop fort.
Toujours aussi blonde Jamie à ce que je vois. La concernée passa sa main dans ses cheveux, tout sourire.
Oui, je devais les colorer en brun, mais j'ai pas eu le temps. Son supérieur resta à la regarder pendant quelques secondes, con. Sa stupidité atteignait des sommets, il avait l'impression que c'était de pire en pire et se serait bien tapé la tête contre la porte.
Je me demande toujours comment vous avez été prise, bon sang. L'attention de Jamie se porta de nouveau sur l'homme.
Parce que je suis bonne ... qu'elle lui lança le plus normalement du monde, comme si de rien était alors que de petits ricanements étouffés se firent entendre dans son dos. Bien sûr, elle ne comprenait pas, ce qu'elle voulait dire par "bonne", c'était douée. Pas ce à quoi ils avaient tous pensé, la blonde n'avait pas cette prétention-là.
Ça c'est clair murmura un mec qu'elle ne connaissait, ou même reconnaissait, pas. Jamie esquissa un sourire, loin de se douter qu'il ne parlait pas de ses compétences.
Surtout quand elle se penche bien en avant avec ses petites jupes. Évidemment qu'elle faisait cela, mais ne faisant pas le rapprochement, Hartz avait l'air perdue. Pour changer.
Hein ? Mais je travaille assise, alors je me penche pas en avant ... Enfin, j'sais pas. La blonde, c'était le cas de le dire, procéda à un "test" ; prenant place devant un ordinateur, elle fit semblant de travailler sous les yeux médusés de ses collègues.
Bah non, je me penche pas ! S'exclama la jeune femme après cinq bonnes minutes, son habituelle petite moue ancrée sur le visage.
Non, mais il est parti et ils ne parlaient pas de ça. Tous reprirent leur travail, à l'exception de la Britannique qui ne cessait de demander de quoi l'inconnu et le responsable parlaient. Tous finirent par lui crier un froid,
ta gueule ! Encore un autre jour banal au boulot, en somme.